Cette phrase résonne en nous comme un écho de nos peurs les plus profondes. La peur de ne pas être aimé. La peur de décevoir. La peur d’être rejeté. Combien de fois avons-nous dit “oui” alors que tout en nous criait “non” ? Combien de fois avons-nous accepté par crainte des conséquences, par peur du conflit, ou simplement parce qu’on nous a appris que c’était la meilleure manière de plaire et de préserver l’harmonie ?
![photographie thérapeutique colère](https://static.wixstatic.com/media/af33b4_b191c4e662ee4e6eb4afe33e401eecdc~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_653,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/af33b4_b191c4e662ee4e6eb4afe33e401eecdc~mv2.jpg)
Une croyance qui emprisonne
Beaucoup d’entre nous grandissent avec cette idée : dire non, c’est mal. Cela pourrait être perçu comme un refus d’aider, un rejet ou un manque d’amour. Alors, on dit oui. On s’adapte. On se force. Et à force, on perd le contact avec ce qui est réellement important pour nous.
Mais qu’arrive-t-il quand ces "oui" deviennent des poids ? Quand ces "oui" nous éloignent de nous-mêmes, de nos besoins, de nos limites ? Ce mécanisme de défense, censé protéger nos relations, finit par nous fragiliser.
Dire “Non” ou “Stop” en Photographie Thérapeutique : Un Acte Symbolique
En photographie thérapeutique, chaque image devient une porte d’accès à nos émotions, nos croyances et nos blessures. Dire “non” ou “stop” devant l’objectif prend alors une dimension puissante et symbolique. C’est un acte qui dépasse le cadre de la séance photo : il marque la reprise de pouvoir sur soi, sur son histoire et sur ses limites.
Lorsque je propose cet exercice, je demande à la personne de fermer les yeux un instant, de respirer profondément, et de penser à une situation où elle aurait aimé dire “non” ou poser un “stop”. Puis, je l’invite à incarner ce refus, physiquement et émotionnellement, devant l’appareil photo. Cela peut être un regard ferme, un geste, une posture qui exprime ce “non” avec toute sa force et sa vérité.
Ce que cet acte libère
Dire “non” ou “stop” devant l’objectif, c’est :
- Reprendre sa place : affirmer son droit à exister, à penser, à dire
- Poser une limite visible : matérialiser symboliquement ce que l’on n’accepte plus dans sa vie, l'image concrétise l'acte et le pose dans la matière.
- S’autoriser à se choisir : le faire cette fois et le poser en image, pour s'en souvenir et s'y raccrocher lorsqu'on en aura besoin.
Ces clichés ne sont pas simplement des photos, ce sont des témoignages. Ils capturent un moment où la personne s’est autorisée à être pleinement elle-même, sans peur du jugement.
Une transformation durable
Lorsqu’elle regarde les images issues de cette séance, la personne voit plus qu’une photo : elle voit une version d’elle-même qui ose. Cette vision devient un ancrage, un rappel de sa capacité à poser des limites, à dire “non” en toute légitimité.
Ainsi, la photographie thérapeutique ne se limite pas à capturer un instant. Elle devient un miroir, un outil de transformation, et un moyen de faire la paix avec soi-même. Dire “non” devant l’objectif, c’est commencer à le dire dans la vie. Un petit pas vers une liberté intérieure plus grande.... et donc vers l'estime de soi ...
![Dire photographie thérapeutique](https://static.wixstatic.com/media/af33b4_f7da2406f44c41b5a5fffe04869f1cfa~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_980,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/af33b4_f7da2406f44c41b5a5fffe04869f1cfa~mv2.jpg)
(Ré-)Apprendre à dire non
Dire non, c’est un acte de courage.
Cela demande :
- De la clarté : être en accord avec soi-même et ses valeurs.
- De l’affirmation de soi : accepter que dire non ne fera pas toujours plaisir, et c’est normal.
- De l’authenticité : dire non pour de bonnes raisons, pas par caprice ou par vengeance.
Un non bienveillant est un non qui protège. Il protège notre espace intérieur, notre énergie, nos limites. Il ne dit pas “je ne t’aime pas”, mais “je m’aime assez pour me respecter”, il ne veut pas dire "c'est non contre toi" mais "c'est non pour moi".
Reprendre sa responsabilité
Dire non, c’est reprendre le pouvoir sur nos choix, notre responsabilité. C’est faire un acte conscient, pas une réaction automatique. Et celà évite, d'en vouloir aux autres, qui, pour vous, vous forcent à dire oui alors que vous n'avez juste pas pris votre place pour dire Non.
Voici quelques clés pour y parvenir :
1. Prenez un instant pour réfléchir : avant de répondre, prenez le temps. Vous avez le droit de dire “Je vais y réfléchir”.
2. Soyez honnête : un non honnête vaut mieux qu’un oui forcé. Expliquez, si nécessaire, mais ne vous justifiez pas à l’excès.
3. Pratiquez la bienveillance : envers vous-même et envers l’autre. Dire non avec douceur montre que vous respectez la relation autant que vos propres limites.
4. Comprendre vos valeurs: vous permettra de savoir pourquoi une situation vous confronte et parfois même vous énerve, plutôt que d'en vouloir à la personne qui demande.
Oser accepter les conséquences
Oui, dire non peut déplaire. Cela peut provoquer des incompréhensions, des déceptions, parfois même des conflits. Mais c’est une responsabilité nécessaire. Être aimé pour un rôle que nous jouons, pour des *oui* qui ne reflètent pas nos vrais désirs, est une illusion. En disant non, nous offrons à l’autre la possibilité de nous connaître réellement, et de nous aimer pour ce que nous sommes.
![Le non en photographie thérapeutique](https://static.wixstatic.com/media/af33b4_da4db92f941249a989fd7eb3856256c6~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_980,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/af33b4_da4db92f941249a989fd7eb3856256c6~mv2.jpg)
Mettre en pratique
Et vous, si vous deviez poser votre “non” ou votre “stop” aujourd’hui, que diriez-vous, à qui le diriez vous, comment le diriez vous ? Exercez-vous devant un glace, posez votre non, à lui, à elle, à eux ... à vous !
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